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Au mas d’Aussel, la relève est enfin assurée

A 91 ans, Henri Mialane est encore aux côtés de son petit-fils Lucas, qui s'est installé sur la ferme familiale en 2017.

À 91 ans, Henri Mialane se réjouit de voir son petit-fils Lucas reprendre les terres familiales, après avoir cherché sa voie.

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Au Caylar, dans l’Hérault, le mas d’Aussel a retrouvé de la jeunesse. Une bergerie neuve s’intègre désormais dans le paysage à côté de la ferme familiale. Lucas Mialane s’y est installé il a il y a six ans et profite encore du soutien de son grand-père Henri. À 91 ans, celui-ci a toujours bon pied, bon œil, et une excellente mémoire. « Il sait sur quelle parcelle mettre du sainfoin plutôt que de la luzerne, par exemple, ou dans quel coin mener les brebis pour qu’elles mangent mieux sur les parcours. Cela m’a bien aidé quand je me suis installé », apprécie le jeune éleveur de 34 ans.

Le passage de relais aurait pu ne pas se faire. Le père de Lucas avait choisi une autre voie en devenant éducateur, avant de décéder dans un accident. Lucas a ensuite fait des études agricoles sans avoir de projet établi. « J’ai été salarié durant sept ans dans plusieurs fermes, où j’ai acquis peu à peu de l’expérience. Chez mon dernier employeur, c’était moi qui gérais tout. J’ai fini par me dire que tant qu’à faire beaucoup d’heures, autant que ce soit chez moi ! », raconte Lucas, qui apprécie d’être son propre patron.

Un amour partagé du lieu

« Il a mis du temps à se décider ! », note Henri, heureux de voir son petit-fils prendre la relève. Pourtant, quand celui-ci cherchait sa voie, il lui avait conseillé de devenir fonctionnaire. « Cela ne me faisait pas rêver », relève Lucas, qui apprécie de travailler en plein air sur ce coin de causse. « Avant le goût du métier, c’est surtout le goût de ce lieu que m’a transmis mon grand-père. Ici, je me sens bien ! », affirme-t-il. Enfant, il l’accompagnait au jardin, à la chasse. « Je venais l’aider aux foins avec mes cousins, qui savaient déjà conduire le tracteur. »

Aujourd’hui, c’est lui qui est à la manœuvre. Henri vient encore tous les jours faire un tour. Il a parfois du mal à comprendre certaines décisions de Lucas. « Retourner une luzerne qui pourrait durer deux ans de plus, c’est absurde ! À mon époque, nous n’avions pas ces contraintes réglementaires », remarque-t-il. Pour autant, le cœur du métier reste le même quand il s’agit de s’occuper des brebis ou de saisir le bon moment pour faucher l’herbe. « Ce sont toujours les bêtes et le temps qui commandent », soulignent-ils tous les deux.

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